Epreuvage écran ou soft proofing - Aide pas à pas.

Epreuvage écran ou soft proofing - Aide pas à pas.

 

Théorie

 

Pour désigner l’épreuvage écran on utilise aussi fréquemment la terminologie anglaise sous le nom de soft proofing.
Qu’est-ce que l’épreuvage écran ? A quoi ça sert ? Quelles-en sont les limites ?
Nous allons répondre à toutes ces questions de manière simple et avec des exemples pour que cela vous soit utile et sans rentrer dans un article technique effrayant.

 

- L’épreuvage écran ou le soft proofing, qu’est-ce que c’est ? A quoi ça sert ?
C’est un processus permettant de simuler le rendu d’un tirage sur un écran. Cela permet d’avoir un aperçu, le plus fiable possible, du résultat d’un tirage en fonction de différents critères relatifs à la calibration comme la teinte du papier, et les encres utilisées.

 

- Mais je croyais que calibrer un écran c’était pour que celui-ci corresponde au tirage ?
Correct ! Et c’est là qu’on rentre dans les détails lorsque l’on devient exigeant et que l’on souhaite faire un pas de plus dans la correspondance entre l’écran et le papier.
Dans l’article sur le calibrage d’écran (Disponible ici) nous avons vu qu’il fallait donner certaines valeurs cibles à notre écran, prenons l’exemple de la température de couleur.
Nous vous avons conseillé dans l’article précédent de calibrer votre écran à D50, ou 5000k si votre écran est de bonne qualité, ne vous inquiétez pas il ne faut pas le refaire !
La température de couleur fixe la « couleur du blanc », il y a des blancs plus « chauds » (jaune) ou plus « froids » (bleu) que d’autres.
Un exemple ? Facile ! Prenez une feuille blanche standard, typiquement les feuilles que l’on trouve en ramette dans le commerce, et allez la comparer avec tout ce que vous avez de « blanc » chez vous !
Votre frigidaire, votre voiture, la souris de votre Mac, votre téléphone, votre t-shirt préféré, vos chaussures, la cuvette des toilettes, etc… Vous avez remarqué qu’il n’y a pas deux « blancs » identiques ?
Nous ne rentrerons pas dans l’explication du pourquoi il y a « plusieurs blancs » mais gardons tout de même en tête que c’est le cas.

Les papiers d’art sont plus chauds qu’une feuille A4 blanche classique, celle-ci est en effet soumise à de lourds traitements chimiques pour paraître plus blanche. Traitements chimiques qui ne sont pas compatibles avec les critères que l’on recherche dans le tirage d’art, à savoir : l’excellente conservation des tirages dans le temps.

De la même façon qu’il n’y a pas un « blanc unique » pour les objets il n’y a pas non plus un « blanc unique » pour les papiers. L’épreuvage écran sert à simuler le blanc d’un papier en particulier (qui n’est peut-être pas exactement le même que votre écran calibré) pour s’approcher encore plus du résultat du futur tirage. Le soft proofing va également jouer sur la densité des noirs, en effet un tirage sur papier mat a des noirs moins denses qu’un tirage sur papier satiné. Avec l’épreuvage écran on peut donc simuler cette différence à l’écran (ce qui peut être perturbant). Enfin, certaines couleurs sont plus difficiles que d’autres à reproduire sur le papier, le soft proofing permet donc de visualiser les couleurs qui seront reproduites et de les ajuster si besoin.

La partie théorique est terminée, passons à la pratique, pas d’inquiétude c’est très simple.

 

Pratique

Pour simuler un rendu papier il vous faut trois choses :
- Le fichier que vous souhaitez imprimer.
- Un écran calibré (sinon il ne vous affichera pas les bonnes couleurs donc votre épreuvage écran sera faussé).
- Le profil ICC du papier que vous souhaitez simuler, attention il vous faut bien évidemment le profil ICC du laboratoire chez qui vous imprimez, vous pouvez télécharger nos profils ici : PROFILS ART PHOTO LAB.

 

1 - Une fois que vous êtes en possession du profil ICC correspondant au papier désiré il faut l’installer, pour ce faire rien de plus simple :

- Sur Windows, faites un clic droit puis sélectionnez « installer le profil » ou bien copiez-le dans le dossier suivant : C:/WINDOWS/system32/spool/drivers/color - Sur Mac, copiez le profil dans le dossier suivant : Macintosh HD/Bibliothèque/ColorSync/Profiles

 

2 - Une fois le profil installé il faut ouvrir votre image dans un logiciel capable de réaliser l’épreuvage écran, nous allons ici parler de Lightroom et Photoshop mais il en existe évidemment plusieurs.

Commençons par Lightroom
- Sélectionnez votre image puis passez en mode « Développement » (vous pouvez aussi appuyer sur la touche « D », comme… Développement).
- Cliquez ensuite sur Affichage>Epreuvage écran>Afficher l’épreuve (ou plus rapidement via la touche de raccourci « S » comme… Soft Proofing).

 

 

Sous l’histogramme vous avez maintenant les paramètres de l’épreuvage écran qui s’affichent.

 

- Sélectionnez le profil ICC du papier que vous souhaitez simuler.
 - Sélectionnez le mode de rendu (nous conseillons perceptif pour le noir et blanc et relatif pour la couleur).
 - Cochez la case « Simuler le papier et l’encre », attention votre image risque de paraître plus terne à cause de la densité du noir diminuée, si cela vous perturbe trop décochez cette case.

 

Pour Photoshop
- Ouvrez votre image et cliquez sur Affichage>Format d’épreuve>Personnalisé…

 

 

- Sélectionnez le Périphérique de simulation (votre profil papier).
- Le mode de rendu (nous conseillons perceptif pour le noir et blanc et relatif pour la couleur).
- Cochez la case « Compensation du point noir ».
- Cochez la case « Simuler la teinte du papier », attention votre image risque de paraître plus terne à cause de la densité du noir diminuée, si cela vous perturbe trop décochez cette case.


PS : Le soft proofing est à utiliser tel quel, il ne faut en aucun cas enregistrer une image en lui attribuant un profil ICC. Il vous est également possible de simuler le rendu des virages et des splits de la Piezography Pro, une première en France !

Si vous avez correctement suivi les indications ci-dessus vous avez désormais sous les yeux la simulation la plus juste possible du rendu que donnera votre tirage !

Vous n’avez plus qu’à aller faire tirer les images qui vous tiennent à cœur dans un laboratoire qui fait sa part du travail en calibrant ses machines et en vous apportant tous les conseils nécessaires pour mettre en valeur vos images.

IMPORTANT : Gardez en tête que cela reste une simulation et qu’il est nécessaire de s’y habituer, la perception entre un écran et le papier étant toujours différente, en effet l’écran est rétroéclairé alors que le papier ne l’est pas. L’expérience vous aidera à reproduire précisément ce que vous souhaitez sur le papier au fil du temps.

 

Nous terminons avec un exemple d’une photo de Lorenzo Mancini.

 

A gauche le fichier numérique, à droite l’épreuvage écran en Piezography Pro sur un papier mat avec le split de Lorenzo Mancini.
Les noirs sont plus doux, la teinte chaude dans les ombres est superbe, il y a une sensualité incroyable, le papier apportera sa fine texture pour magnifier l’œuvre, c’est toute la magie d’un beau tirage d’art.